samedi 19 janvier 2013

Aux Etats-Unis, il ne suffit plus de se baisser pour trouver du travail !


Aujourd’hui, c’est samedi – soir qui plus est – je vous propose d’abaisser un peu le débat. Pas trop bas tout de même, en dessous du niveau de la ceinture, ça suffira bien assez!

Le Monde du 12 janvier dernier publiait un article dans ses très sérieuses pages internationales, titré : « L’industrie du porno américain menace de se délocaliser ».

En ces temps – durs ! – de crise, et considérant mon vif intérêt pour l’actualité économique, passer sous silence un sujet aussi sensible aurait été indécent.

Bien sûr, une telle question mériterait d’être approfondie, mais le petit format de ce billet ne me permettra pas de la pénétrer totalement. Je caresse néanmoins l’espoir de n’occasionner aucune forme de frustration chez vous, amis lecteurs…

Rentrons dans le vif du sujet. Forcée par une législation nouvelle du comté de Los Angeles, l’industrie pornographique se voit désormais dans l’obligation de faire porter à tous ses acteurs un préservatif.
La dite industrie – qui se sent violée dans son droit à jouir du cinquième amendement de la constitution américaine – considère qu’il s’agit là d’une entrave à sa liberté d’expression. Elle prétend qu’elle en fait déjà assez en terme de prévention contre le HIV, et refuse qu’on lui en mette une couche supplémentaire, fut-elle en caoutchouc gout banane !


Et en guise de mesure de rétorsion, elle menace d’une délocalisation de l’autre côté de la frontière, soit au Mexique.

Alors que les hauts fourneaux de notre industrie lourde s’éteignent, ceux de nos amis américains pourraient continuer à se dresser, rougeoyants, de l’autre côté du Rio Grande.

D’un certain point de vue, je pourrai saluer leur pragmatisme. Alors que nous autres, Français, continuons désespérément à nous accrocher au made in France, les Américains ont compris que le plus important n’était pas tant que le produit soit made in America – si tel est le cas, tant mieux– mais bien qu’il soit made by americans.

Car, vous l’aurez compris, il n’est nullement question pour l’industrie américaine de faire tourner des acteurs mexicains, mais bien de délocaliser les acteurs américains eux-mêmes.

Mais d’un autre point de vue, ces soubresauts en disent à long sur l’état de la société américaine. Peut-on encore parler de délocalisation lorsqu’une personne traverse la frontière pour aller travailler dans le pays voisin ? N’est-ce pas tout simplement de l’émigration ?

Une partie du monde considère l’Amérique comme un pays à la morale décadente, que l’industrie du porno symbolise en partie. Que penser alors d’un pays dont les lois contraignent sa propre décadence à émigrer ? Devient-elle vertueuse, en expulsant son vice hors de ses frontières ? Ou bien faut-il y voir un degré de corruption tel, qu’il ne permet plus aux frontières de contenir cette décadence ?

Mais mon propos n’est pas de m’appesantir sur ces questions. il s'agit simplement pour moi de regretter que cette industrie tant décriée ait fait le choix de la frilosité et du conservatisme. Il aurait suffit de mettre des capotes à tout le monde ! Quel risque prenait-elle ? Celui de transmettre à ses jeunes fans – très nombreux – un modèle responsabilisant ? Celui de donner à ses détracteurs l’image d’une profession sérieuse ? Ou celui de diminuer très singulièrement l’expression artistique de ses acteurs ?

C’est à mon sens dans ce genre d’attitude, plutôt que dans le fait de générer plusieurs milliards de dollars par le sexe, que l’on trouve les signes d’une véritable décadence.

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