mercredi 16 janvier 2013

La femme chocolat

Vous avez peut-être noté comme moi la parution d’une récente étude menée en Grande-Bretagne selon laquelle une majorité de femmes – britanniques donc – estime pouvoir plus facilement se passer de sexe que de chocolat pendant un mois.
J’ai été frappé d’entendre des chro-niqueuses françaises se saisir de ce sondage pour proclamer deux vérités.
La première est que la femelle british n’est pas très difficile en matière de chocolat, parce que celui from UK est franchement mauvais.
La deuxième consiste à mettre en comparaison le mâle britannique et le dit chocolat pour en déduire que le premier est pire que le second.
Cette pertinente analyse était naturellement saupoudrée d’une pincée de patriotisme sexuel, donnant à ces poulettes l’occasion de monter sur leurs ergots et de pousser un cocorico pour leur coq français.
Mais laissons de côté la question de l’identité nationale sexuelle, et concentrons-nous un moment sur la prétendue absence de virilité de notre cousin buveur de thé.
Je n’ai pour ma part entendu personne prendre sa défense. Peut-être quelqu’un aurait-il pu rappeler, en étant à peine caricatural, à quel point il faut être courageux pour envisager d’avoir une relation sexuelle avec une de ces gorgones peroxydées, dont la longueur de la jupe est inversement proportionnelle à celles des incisives supérieures. Que nenni !
Et cette propension à attribuer au mâle la responsabilité d’une relation sexuelle de piètre qualité, constitue pour moi un réflexe éculé d’une ère pas si lointaine, durant laquelle l’homme seul avait le pouvoir : politique, social, sexuel, culturel, etc.
Nous avons entamé une période de rééquilibrage des sexes, afin de partager avec ces dames notre ancien trésor de guerre.
Il s’agit d’une mutation qui, si elle est nécessaire, n’en n’est pas moins délicate pour nous les hommes. Nous devons nous créer de nouveaux repères et nous choisir de nouveaux modèles. Une virilité moderne en somme, débarrassée de toute forme de machisme.
L’exercice est périlleux et mérite d’être encouragé par vous, mesdames.
Dès lors, acceptez, vous aussi, de vous remettre en question. Vous ne pouvez pas à la fois exiger que nous nous levions pour donner un biberon en pleine nuit, et continuer à entretenir ces réflexes machisto-manichéens.
Abandonnez vos habitudes castratrices, qui considéraient le phallus comme le totem de tous vos maux.
Faisons la paix. Puis faisons l’amour. A n’en pas douter, le chocolat, aussi bon soit-il, finira à tous les (bons) coups sur la deuxième place du podium.

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