jeudi 31 janvier 2013

Faites l'amour, pas la vaisselle!

L’annonce est tombée, fracassante et sexiste à souhait, comme une assiette sale qui vous échappe des mains : plus un homme marié accorde de temps aux tâches ménagères comme la cuisine, les courses et surtout la vaisselle, moins il a de relations sexuelles !
Ce n’est pas moi qui le dit, mais eux : http://next.liberation.fr/sexe/2013/01/30/faire-la-vaisselle-nuit-a-l-activite-sexuelle_877924, étude à l’appui.
Le sujet a beau être glissant, je vais quand même – sans gants ! – m’y frotter.
Selon cette étude, étonnamment menée par un espagnol –olé ! –, « les couples dans lesquels l’homme participe davantage aux tâches traditionnellement dévolues aux femmes font état d’un nombre moins grand de rapports sexuels».
Une lecture purement mathématique de cette proposition pourrait amener à la conclusion suivante : plus un homme passe de temps à astiquer la vaisselle, moins il passe de temps à astiquer ce qui n’est pas de la vaisselle. CQFD.
Mais non, l’étude a été menée par un sociologue (oxymoron inside), non par un mathématicien. L’explication est donc toute autre.
 En réalité, nous dit-on, « Il existe une sorte de scénario sexuel bien défini par le genre, dans lequel se conduire selon ce genre est important pour la création du désir sexuel et l’accomplissement de l’acte ».
Ainsi « les couples dans lesquels l’homme participe davantage à des tâches traditionnellement considérées comme masculines, faire le jardin, payer les factures, s’occuper de la voiture, font état de rapports sexuels plus fréquents ». L’étude établit donc une corrélation entre des comportements soi-disant socialement sexués et le nombre d’actes sexuels. Des sortes de parcours fléchés qui lorsqu’ils sont empruntés débouchent nécessairement sur la réalisation de l’acte sexuel.
La solution devrait faire hurler – de rage, hein – nombre de féministes. Mais après tout, il faut bien qu’elles aussi puissent hurler de temps en temps...
Un examen métaphorique de chacune de ces activités masculines permet d’y déceler des symboliques sexuelles puissantes. Elles sont d’ailleurs rejointes par ces adages populaires que nous connaissons tous (et peut être pas toutes, il est vrai), frappés au coin du bon sens et d’une mauvaise foi masculine toute assumée :
- Homme qui change un pneu, devient un démonte pneu !
- Homme qui honore sa facture, honore sa femme pour sûr !
- Homme qui fait son jardin, tond la pelouse en un tour de main !
Mais l’étude prévient tout de même que la logique féminine n’est pas loin (oxymoron inside again) : « refuser de participer aux tâches ménagères provoque des conflits dans le couple et l’insatisfaction des épouses», elle-même liée à l’activité sexuelle.
Le problème est en partie insoluble, puisque la montée de la libido des partenaires semble passer par un empilement d’assiettes sales, qu’aucun des partenaires n’est autorisé à toucher ! C’est ainsi, Le liquide vaisselle dissout le désir autant que les graisses.
J’estime pour ma part que la solution pourrait passer par une prescription massive de lave-vaisselles, sur lesquels les deux partenaires pourraient s’appuyer – ou s’assoir au choix – pour une vie sexuelle vi-Brandt, une nouvelle lune de Miele.
Oui ami lecteur, je n’ai pas peur faire un peu de pub pour ces objets de désir, ces outils du plaisir, qui loin d’être le symbole de la femme enchainée dans sa cuisine, sont celui de la femme déchainée dans sa chambre !
« Passer notre amour à la machine » nous chantait Souchon. La poésie de ses mots était légère comme des bulles de savon liquide. En même temps que la lourdeur de mon propos – il est vrai que je préfère les tablettes compactes -, elle met en relief la difficulté pour un couple de tout mener de front : ménage, vie sexuelle, foyer, enfants, en luttant contre le temps qui passe.
A cette heure où les rôles de chacun ne sont plus aussi clairs, il nous faut inventer notre propre Calgon, pour que nos machines à nous – sexuelles, sentimentales, philosophiques – durent plus longtemps.

2 commentaires:

  1. Quelle femme chanceuse je suis !

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  2. "Homme qui est fort en tondeuse, manie aussi bien la sulfateuse."

    Bien, à vous Monsieur LE Barbe

    Votre fidèle lecteur
    DG

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